Qu’est ce que c’est? (Définition)
Située au niveau de l’épaule, c’est une fracture de la partie haute de l’humérus, où se trouve l’insertion des muscles de la coiffe des rotateurs (cf) et l’articulation avec la glène (partie de l’omoplate recouverte de cartilage).
Comment faire le diagnostic?
La fracture de l’extrémité supérieure de l’humérus peut survenir suite à un traumatisme sportif, à un accident de la route, ou simplement suite à une chute de sa hauteur. L’épaule est très douloureuse, et toute mobilisation est impossible. Une radiographie de l’épaule de face et de profil suffit généralement à faire le diagnostic. Un scanner peut être utile pour préciser les dégâts osseux.
Quelles sont les complications immédiates?
La fracture peut être associée à une luxation gléno-humérale (cf). Cette complication accroit le degré d’urgence et assombrit souvent le pronostic. La survie de la calotte céphalique (zone de la tête humérale recouverte de cartilage et s’articulant avec la glène de l’omoplate) peut être compromise, l’artère qui la nourrit pouvant être lésée lors de l’accident.
Quel est le traitement?
Tout dépend du type de fracture, du nombre de fragments osseux et de leur déplacement.
a. Les fractures peu ou pas déplacées: sont souvent accessibles à un traitement orthopédique (non chirurgical) reposant sur une immobilisation de quelques semaines par une “echarpe contre écharpe” (coude au corps), associée à une rééducation douce visant à lutter contre l’enraidissement.
b. Les fractures à 3 ou 4 fragments déplacées: doivent être opérées.
La restauration d’une anatomie parfaite est indispensable à la récupération de la mobilité de l’épaule, grâce au muscles de la coiffe des rotateurs. Leur efficacité nécessite un bon positionnement de leurs zones d’insertion sur l’humérus (“tubérosités humérales”).
Selon les cas et le nombre de fragments, deux types de traitement chirurgicaux se discutent.
– L’ostéosynthèse:
Il s’agit de la restauration d’une anatomie parfaite (“réduction”), suivie du maintient de l’os en bonne position, à l’aide de clous, vis, plaques ou broches (“ostéosynthèse”). Après l’opération, une immobilisation de quelques semaines est nécessaire (écharpe contre écharpe), associée à une rééducation douce visant à lutter contre l’enraidissement.
– L’arthroplastie (prothèse):
Il s’agit du replacement de la tête humérale par une prothèse. Ce traitement est nécessaire quand la survie de la tête humérale est compromise par la lésion des vaisseaux sanguins la nourrissant. Certaines prothèses permettent la conservation des “tubérosités” (zones d’insertion des tendons de la coiffe des rotateurs), qui doivent alors être repositionnés parfaitement afin de permettre aux muscles de fonctionner.
Dans certains cas, si les muscles de la coiffe des rotateurs étaient déjà rompus et rétractés lors de l’accident (usure liée à l’âge), on propose une prothèse “inversée” destinée à fonctionner grâce à la seule action du deltoïde.
Quelles sont les suites?
– Si tout se passe bien:
En cas d’opération, l’hospitalisation dure 3 à 5 jours. La récupération est longue et parfois incomplète. L’immobilisation est complètement levée au plus tard à la sixième semaine, et la rééducation peut durer plusieurs mois. Les mobilités définitives dépendent du bon positionnement des fragments osseux, particulièrement des “tubérosités”, et surtout de la rééducation. La reprise du sport est autorisée au troisième mois.
– En cas de problème:
Il arrive que la fracture, dont l’anatomie a été restituée (“réduction”), se déplace malgré le traitement (immobilisation et/ou opération). Une intervention chirurgicale peut alors devenir nécessaire. Si le traitement a consisté en une ostéosynthèse, il arrive que la tête humérale ne survive pas, notamment si les vaisseaux qui la nourrissent ont été lésés lors de l’accident. On parle de “nécrose”: la tête dévitalisée devient douloureuse et s’effondre sur elle même, pouvant conduire à l’arthrose. Le traitement nécessite alors souvent une nouvelle opération visant à remplacer la tête humérale dévitalisée par une prothèse (“arthroplastie”).
Comme dans toute opération, le risque théorique d’infection n’est pas nul; mais cette complication reste exceptionnelle grâce à la rigueur des protocoles de prévention.