Qu’est ce que c’est? (Définition)
Il s’agit d’un “déboitement” de l’épaule: l’humérus n’est plus au contact de la glène (zone de l’omoplate recouverte de cartilage), mais se trouve en avant et en dessous de sa position normale.
Comment faire le diagnostic?
La luxation gléno-humérale survient généralement suite à une chute sur la main. L’épaule est très douloureuse, et toute mobilisation du bras réveille la douleur. Une radiographie de l’épaule permet de confirmer la position de la tête humérale, qui n’est plus en face de la glène de l’omoplate.
Quelles sont les complications immédiates?
Il arrive que lors de l’accident, des nerfs soient étirés et souffrent. Cela peut se traduire par une perte de sensibilité de l’épaule, jusqu’à une paralysie complète du membre supérieur. Ces troubles nerveux récupèrent généralement mais peuvent mettre plusieurs mois voire années. Il arrive également que la luxation soit associée à une fracture de l’extrémité supérieure de l’humérus.
Quel est le traitement?
La luxation doit être remise en place («réduite») en urgence. Généralement, il est possible de remettre la tête humérale en place sans opération, en manipulant le bras avec une légère anesthésie. La douleur disparait quasiment immédiatement. Une immobilisation est proposée pendant 3 semaines pour permettre aux ligaments de cicatriser et éviter la récidive.
Quelles sont les suites?
– Quand tout se passe bien:
Aucune hospitalisation n’est nécessaire après réduction de la luxation. L’immobilisation est levée à la troisième semaine, et quelques séances de rééducation sont utiles. Le sport peut être repris progressivement à partir de la sixième semaine.
– En cas de problème:
Plus l’âge de survenue de la première luxation est jeune, plus le risque de récidive est élevé. En cas de luxation avant 20 ans et/ou de luxations à répétition, un traitement chirurgical doit être envisagé: on parle de chirurgie stabilisatrice de l’épaule.
Traitement des luxations récidivantes ou à risque de récidive:
Deux principales techniques existent.
Le choix entre les 2 techniques s’appuie sur plusieurs critères, observés à l’examen clinique et sur l’imagerie. Des clichés radiographiques et un Arthroscanner (ou ArthroIRM) sont généralement nécessaires avant l’opération, afin de préciser l’étendue des lésions de l’os, des ligaments et du bourrelet glénoïdien.
a. Intervention de Bankart: Capsulorrhaphie
Il s’agit de “retendre” la capsule et les ligaments, et de réinsérer en bonne position le “bourrelet” glénoïdien (labrum), souvent arraché de l’omoplate lors de la luxation. L’opération se déroule sous arthroscopie: 2 ou 3 petites incisions (<2cm) sont réalisées, pour permettre d’introduire une caméra et des instruments à l’intérieur de l’épaule. Les suites sont marquées par une immobilisation quelques semaines et plusieurs séances de rééducation.
b. Intervention de Latarjet: Butée coracoïdienne
Il s’agit de couper la coracoïde (fragment osseux de l’omoplate), et de la refixer plus bas, afin de faire obstacle à la tête humérale et de l’empêcher de se déboiter (“luxer”). L’opération se déroule par une incision conventionnelle (non arthroscopique). Les suites nécessitent également une immmobilisation et plusieurs séances de rééducation. Comme dans toute opération, le risque théorique d’infection n’est pas nul; mais cette complication reste exceptionnelle grâce à la rigueur des protocoles de prévention.