Qu’est ce que c’est ? (Définition)
D’origine inconnue, la maladie de Dupuytren désigne la formation de “brides fibreuses” provoquant un enraidissement des doigts en position fléchie. Ces “brides” correspondent à des rétractions de l’aponévrose palmaire superficielle, cloison fibreuse naissant au poignet et s’étendant vers les doigts. Les brides concernent surtout les quatrième et cinquième doigts, et peuvent infiltrer la peau en formant des “nodules fibreux” douloureux.Il existe des formes palmaires pures (strictement localisées dans la paume) et des formes palmo-digitales (avec extension dans les doigts). L’articulation inter-phalangienne distale est généralement épargnée.
Comment faire le diagnostic ?
Le diagnostic est avant tout clinique, et facile à poser devant l’aspect caractéristique de la main. Aucun examen complémentaire n’est généralement nécessaire.
Quel est le traitement ?
Dès lors qu’il devient impossible de poser la main parfaitement à plat, un traitement chirurgical est nécessaire.
Dans les formes très débutantes et strictement palmaires, on peut parfois rompre la bride après l’avoir fragilisé en la perforant de multiples fois à l’aide d’une aiguille. On parle de “bridotomie”. Ce geste simple et sans ouverture est parfois utile, mais doit être réservé aux formes palmaires pures, car la position des nerfs et des artères par rapport à la bride est impossible à deviner au niveau des doigts, et il existe donc un risque de lésion d’élément nobles par l’aiguille.
Mais souvent, ce geste s’avère insuffisant, et il est alors nécessaire d’ouvrir largement la main afin de retirer la bride (“bridectomie”) en contrôlant directement la position des éléments nobles afin de limiter le risque de lésion.
Quelles sont les suites ?
– Si tout se passe bien :
La cicatrisation est acquise en une quinzaine de jours pendant lesquels les pansements sont soigneusement et régulièrement refaits.
La reprise des activités normales y compris sportives est autorisée progressivement à partir de la troisième semaine.
– En cas de problème :
Pendant l’opération, il arrive qu’un petit nerf ou une petite artère soit littéralement noyé dans la bride et soit lésé lors de son extraction. Il est alors immédiatement réparé sous microscopie optique, mais peut mettre quelques semaines ou mois avant de redonner une sensibilité normale.
Parfois, en cas de rétraction importante et ancienne, les nerfs et les artères se rétractent, et se trouvent étirés après le retrait de la bride, même s’ils n’ont pas été abimés pendant le geste.
Des troubles de la sensibilité et parfois même de la vascularisation du doigt peuvent alors être observés mais sont généralement temporaires.
Dans les formes sévères, la cicatrisation peut être un peu plus longue et émaillée de complications telles qu’une macération ou un suintement cicatriciel.
Les choses rentrent généralement dans l’ordre à l’aide de pansements adaptés. Dans de rares cas, un nouveau passage au bloc opératoire permet de bien nettoyer la plaie pour accélérer la cicatrisation.
En outre, la récidive n’est pas exceptionnelle, et ce risque mérite d’être souligné.
Enfin, comme dans toute opération, le risque théorique d’infection n’est pas nul; mais cette complication reste exceptionnelle grâce à la rigueur des protocoles de prévention.