Qu’est ce que c’est? (Définition)
C’est une inflammation des tendons de la “coiffe des rotateurs”, qui permettent la rotation et la stabilité de l’épaule. Cette inflammation peut s’expliquer par un frottement contre un relief osseux agressif (“conflit sous-acromial”), ou encore par la présence d’une calcification dans l’épaisseur d’un tendon (“tendinopathie calcifiante”) et parfois même aboutir à une rupture du tendon (“tendinopathie rompue”).
Quelles sont les complications immédiates?
Dans les tendinopathies rompues, les tendons peuvent se rétracter et les muscles se transformer en graisse. La réparation est alors compromise, et l’arthrose peut survenir.
Comment faire le diagnostic?
L’examen clinique est très informatif et permet le plus souvent d’avoir une orientation sérieuse. Les radiographies classiques permettent de visualiser une calcification, un relief osseux agressif (“bec acromial”), et de s’assurer de l’absence d’arthrose. Un arthroScanner ou une arthroIRM permettent de visualiser l’état des tendons et des muscles. L’échographie, parfois proposée, peut également apporter quelques information sur l’inflammation locale et la présence d’une rupture tendineuse.
Quel est le traitement?
Une infiltration de corticoïdes dans l’épaule permet parfois de soulager temporairement les douleurs. En cas d’échec, une opération s’impose.
a. Tendinopathie calcifiante:
Dans les cas favorables et en cas d’échec de l’infiltration, la calcification peut être retirée sous arthroscopie. Une petite ouverture est réalisée dans le muscle, et la calcification est aspirée. L’immobilisation n’est pas indispensable après l’opération, mais peut être proposée à titre antalgique.
b. Tendinopathie rompue:
La réparation des tendons n’est pas toujours possible. Si la rupture est récente et les muscles de bonne qualité, on peut les rattacher à l’os. L’intervention se déroule sous arthroscopie. Les tendons sont progressivement libérés et ramenés au contact de l’humérus, puis rattachés à l’humérus par des ancres. Après l’opération, une immobilisation de 6 semaines associée à une rééducation douce sont nécessaires.
Si la rupture est ancienne, les muscles se rétractent et se transforment en graisse. Il est alors impossible de les réparer. Une intervention chirurgicale sous arthroscopie peut néanmoins être utile sur la douleur, en détruisant les récepteurs de la douleurs dans l’épaule (“bursectomie”)
Quelles sont les suites?
Le délai de récupération dépend du geste réalisé.
– Si tout se passe bien:
L’hospitalisation dure en moyenne 48 heures. En l’absence de réparation tendineuse, c’est la douleur qui guide la reprise des activités. Une vie normale peut généralement être reprise en 4 à 6 semaines, y compris les activités sportives progressivement.
En cas de réparation tendineuse, un repos de 6 semaines est indispensable, correspondant au délai de cicatrisation des tendons. Les activités sont ensuite reprises progressivement jusqu’au troisième mois, encadrées par la rééducation.
– En cas de problème:
Les suites de l’opération sont parfois marquées par une raideur douloureuse de l’articulation: on parle de «capsulite rétractile», ou «algodystrophie de l’épaule». Il s’agit d’un phénomène associant douleurs et raideur, sans cause infectieuse, mais pouvant rester handicapant pendant plusieurs mois. Une rééducation et un traitement antalgique spécialisés permettent d’obtenir en plusieurs mois (6 à 18 mois) une récupération complète dans 95% des cas. La persistance ou la récidive d’une douleur après l’opération peut aussi s’expliquer par la survenue d’un problème surajouté (arthrose par exemple) auquel il faudra alors proposer un traitement spécifique.
Enfin, comme dans toute opération, le risque théorique d’infection n’est pas nul; mais cette complication reste exceptionnelle grâce à la rigueur des protocoles de prévention.